mercredi 18 juin 2008

Le petit-déjeuner des Grands-parents. Version définitive.


Ils étaient restés en souffrance depuis que je savais comment les terminer.
Outre les rehauts blancs, les équilibrages de fonds et un approfondissement du travail de la table, j'ai repris le thème des carreaux de la nappe au cordeau de maçon.
Le chassis est épais: quarante-cinq millimêtres d'épaisseur.
Le motif à carreaux se poursuit donc sur les champs.
J'ai eu du plaisir avec eux : le détail (cliquez sur l'image) du faux reflet de la fourchette dans le fond de la bouteille m'enchante par exemple.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme quoi il est bon de laisser dormir les toiles quelques temps pour revenir dessus avec un regard neuf. En effet le reflet de la fourchette est particulièrement réussi. Ce qui me frappe c'est l'impression que l'on a d'entrer littéralement dans cette scène. On aurait presque peur de les déranger pendant leur petit déjeuner...Bonne journée

jean Ducros a dit…

Merci pour votre attention vigilante.
Il me faut faire de la place pour d'autres idées, d'où le bouclage de chantiers endormis.

Anonyme a dit…

Le travail sur les nuances au sein du bleu me plaît beaucoup.

Mais ce qui m'a le plus intéressé, et surpris, c'est l'atmosphère que dégage cette oeuvre sur le plan purement humain issue de votre regard sur la scène : les deux vieux sont tous deux assis, non pas face à face comme tout couple pourrait l'être au moment d'un repas, mais chacun sur son bout de table, face au vide laissé là par l'autre.

Serait-ce cela "vieillir ensemble" ?

L'étrangeté de la scène me remet en mémoire ce film extraordinaire tiré d'un roman de notre grand Simenon, "Le Chat", avec deux acteurs fous de talent : Simone Signoret et Jean Gabin ...

Cela aurait-il inspiré ceci ?

jean Ducros a dit…

@ R.Lejeune:
Une chose est à mes yeux ennuyeuse dans la construction des blogs: le dernier article est toujours le premier apparu, ce qui empêche toute gradation dans la présentation d'un sujet.
Je m'y suis trompé en prenant connaissance du votre: Les réponses à mes questions étaient dans les premiers chapitres.
De même ici, il me faut vous inviter à ouvrir les pages du 13 Avril et au chapitre "illustration" où vous reconnaitrez dans la "photo de famille" le béret du même homme abritant tous les siens.
En fait, j'ai fait ce travail à la demande de mes voisins de l'autre coté de la rue.
La découverte de cette photo peu conventionnelle à fait naitre chez eux des sentiments qu'ils m'ont demandé de transcrire.
Sur le décalage des personnages que vous évoquez et sur lequel j'ai en effet un peu appuyé le trait, il me semble décrire une qualité particulière de silence: celui qui peut s'installer entre deux personnes à égalité de responsabilités dans la marche de la "maison" prise au sens large. Chacun a son espace mais l'un n'irait pas sans l'autre.
Ils partagent la table au double sens d'utiliser la même et de la diviser.
Votre référence au film "le chat", vu il y a trop longtemps, me semble justifiée bien que j'ignore ce que précisément vous y mettez, mais il est vrai que j'ai eu à observer de prés les relations humaines d'expression souvent non verbales, et que cela ne saurait être indifférent.
Merci pour votre post. Bonne journée à vous.

Anonyme a dit…

Ce que j'y mets me semble personnellement clair : que ce soit la photo originale que je viens d'aller voir, et qui vraiment corrobore ce que je ressentais, que ce soit votre toile, ou que ce soit le bouquin de Simenon (et le film de Granier-Deferre), c'est d'incommunicabilité installée dans un vieux couple qu'il s'agit ici à mes yeux.

Brel n'est pas loin qui écrivit :

"Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym le propre la lavande et le verbe d'antan
(...)
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon qui dit oui qui dit non qui dit je vous attends."